La deuxième
édition des « L de la nuit », dont la thématique était cette année
« habiter le monde », s’est déroulée jeudi 10 avril, entre 16h30 et
minuit, devant un public encore plus nombreux que l’année précédente. Près de cinq
cents étudiants, enseignants et personnels administratifs, venus parfois en
famille, amis ou anciens de la Faculté des Lettres, ont déambulé tout au long
de la soirée entre la dalle du Campus centre, la Bibliothèque Universitaire, le
Hall des amphis, les amphis eux-mêmes, pour assister et participer aux multiples
performances et ateliers qui leur étaient proposés. Le programme varié, dense,
démultiplié dans plusieurs lieux reliés par un ombilical tapis rouge des amphis
à la BU, donnait à la manifestation un air de festival : le soleil brillait
généreusement ; se retrouver dehors, au moment du buffet, une assiette à
la main, pour échanger sur les choses vues ou manquées, fut aussi un des
plaisirs de cette soirée, fixée en images par Nicolas Darphin, ainsi que
par Bruno Rossi et Sandy Emonot qui ont,
dans leur « studio photos », tiré
des portraits drôlatiques des participants qui le souhaitaient.
Autour de Jeanne-Marie
Boivin, qui a ouvert la soirée en rappelant la vocation culturelle et festive
de tous les savoirs enseignés à la Faculté des LLSH, en prise sur les arts, les
langues, les littératures et les cultures du monde entier, le public s’est
rassemblé nombreux et déjà enfiévré par deux performances apéritives : la parade
en latin « Tu quoque »,
chantée et dansée sur des tubes des années Claude François par des Clodettes
virevoltant sous la houlette de Thanh-Vân Ton-That, et un mini-concert du
groupe « Claustrofog » d’Alexandre
Bonneau.
La musique a été
tout particulièrement à l’honneur. Un premier concert s’est tenu dans l’espace
intime et feutré de l’atrium de la BU, où un ensemble de musique de chambre
(violon, violoncelle et piano), dirigé par Graciela Villanueva et Stephen Scott Brewer, a invité à habiter
musicalement les mondes des langues, littératures et civilisations étrangères
de la Faculté : du XVIe siècle à nos jours, de l’Argentine et du Mexique à l’Irlande, en passant par l’Italie,
l’Allemagne ou les États Unis, on a pu entendre du tango, de la musique baroque
ou romantique, de l’opéra, du blues, du jazz, avec des œuvres d'Astor Piazzolla, Arturo
Márquez, Félix Mendelssohn, Georges Gershwin, et la voix chaude de ténor
de Roberto Poma dans des chants mélancoliques de Tchaïkovski, Dowland,
Tosti.
Dans le hall des
amphis, Magalie Saneba a accompagné de sa harpe celtique les saynètes en langue
médiévale des chevaliers, dames et bouffons de la licence de Lettres, qui
offraient aussi avec leur professeur, Nathalie Bragantini, un banquet médiéval
où l’on pouvait (en traduisant d’abord quelques lignes de vieux français !)
goûter aux recettes du Ménagier de Paris et
du Viandier de Taillevent. Pour
habiter le monde gastronomiquement, à l’atelier « baguettes » organisé
par Vincent Ronach, on s’initiait à un art ancestral avec des étudiantes chinoises
désireuses de le faire partager. Mais on a pu aussi, sans plus d’effort
intellectuel, savourer le buffet de l’association « Elles aussi »,
qui gère depuis 2010 à Créteil une épicerie solidaire et est, depuis 2013,
partenaire officiel des « L de la Nuit »…
Après cette pause
gastronomique, la scène illuminée du hall des amphis a accueilli le tour de
chants historiques conçu par Mireille Touzery et chanté par une quinzaine de
choristes. De Malbrough s’en va-t-en
guerre à Bella Ciao, le public a
repris en chœur les chants les plus connus, grâce aux paroles projetées sur un écran
et accompagnées d’images d’archive. Puis, vint, plus intime, le « piano solo » de Jean-Pierre
Brouillaud, mêlant aux chansons de
Renaud ou de Patrick Bruel mixées dans un subtil pot-pourri des compositions personnelles, humoristiques
ou poétiques. Enfin « Claustrofrog » est revenu clore la soirée
vers minuit.
L’exposition de la
BU a rassemblé plus d’une trentaine d’œuvres picturales et photographiques :
peintures colorées de Maryline Daheron ; photos de Cynthia Jego, entre exotisme pittoresque
et réalisme surnaturel ; photographies des gagnants du concours « Visages
de la ville », organisé par Anne-Lise Humain-Lamoure et Florence Salit et
présidé par le photographe Louis-François Bacou, qui avait aussi prêté trois
œuvres ; enfin, photos de l’énigmatique et vibrante forêt tchèque de Sacha Paygambar. On se
réjouit que quelques-unes de ces œuvres puissent
agrémenter un temps la salle des
professeurs, en lieu et place des œuvres de l’exposition de la précédente édition
des L de la Nuit.
Le septième art
fut, quant à lui, représenté par trois court-métrages des étudiants de la
licence pro « Aménagement et développement des espaces périurbains »
de Perrine Michon et par une performance réalisée par Clémentine Tholas-Disset et
ses étudiants de LEA qui, à des extraits de films muets, proposaient d’associer
rythmes de rap et poésie.
Partout chez elles
dans cette « Nuit », les
Littératures et les Langues le furent plus particulièrement dans le « Cabaret bouffon littéraire »
conçu par Ludovic Perchot avec ses étudiants de première année de licence de
Lettres, dans l’atelier Shakespeare
« Mille milliards de sonnets » conçu par Vincent Broqua et Claire
Fabre avec leurs étudiants de LLCE, dans
la séance de remise de prix littéraires des ateliers d’écriture de Jean-Pierre Brouillaud
et de Sylvie Jouanny, et du concours de poésie organisé par Eric Pellet. Elles
le furent encore dans toutes sortes de jeux littéraires : la performance
de slam de Romain Talamoni, le jeu
« Casser la dalle », imaginé par Houria Leffad sur des expressions toutes
faites dont il fallait (re)trouver le sens et l’origine, le quizz de
lexicométrie organisé par Sandy Emonot, le jeu culturel interactif organisé par
Jean-Marc Leblanc et la filière RPCM, ou
les contes et publicités parodiés en latin par Thanh-Vân Ton-That.
Les joutes philosophiques
organisées par Ariane Revel et Mikaël Cozic ont attiré des équipes de jouteurs
des Facultés de Droit et de Médecine, témoignant du succès de notre
manifestation bien au-delà des étudiants de LLSH. Last but not least, le
spectacle « Rencontres Hypercultes » de la revue Uppercut a réuni, devant les spectateurs ravis par ce grand moment
burlesque, Marguerite Duras et Rambo dissertant de l’amour en Indochine,
Baudelaire et SuperMario des paradis artificiels, Simone de Beauvoir et Aristote
de la condition de la femme, Diderot et Jean-Claude Van Damme du sens de la vie…
La deuxième édition
des « L de la nuit » a
confirmé le succès de la première et amplifié la participation joyeuse du
public étudiant, enseignant et administratif de la Faculté et de toute
l’université à un événement artistique et culturel de qualité. Certaines
performances étaient le fruit du travail d’un semestre ou d’une année, d’autres
avaient été en quelques semaines improvisées, toutes ont été portées par le
désir et le défi de partager ce qui nous anime, nourrit et prolonge nos
enseignements, et constitue, en vérité, le sens profond des « L » et
de la « Nuit » qui leur est dédiée. Une Faculté des Lettres, Langues
et Sciences humaines a pour mission d’aider à « habiter le
monde » : l’édition 2014 témoigne de ce que cette parole de poète
peut devenir réalité, grâce aux savoirs, aux talents de tous, et au plaisir de
les vivre ensemble pour se dépasser.
LAURÉATS DES CONCOURS :
► Textes lauréats des concours d’écriture, de poésie et quizz-démo lexicométrie :
Concours d’écriture: 1er prix: Lucie Aldobandi, 2ème prix: Audrey Bassis, 3ème prix: Mélissa Choisy.
Concours de poésie: 1er prix: Julien Tribotte, 2ème prix: Sébastien Mion, 3ème prix ex-aequo: Lucile Payeton et Alexandre Bonneau.
Concours quizz-démo lexicométrie: Cyrille Maboa et Aboubacri N’gaidé.
> télécharger le recueil [PDF - 3 Mo]
► Photographies primées par le concours « les visages de la ville » :
Prix du jury, Romain Filhol avec Les yeux de la ville
Prix du public, Sophie Blanchard avec Touches de couleur
Jeanne-Marie
Boivin, doyen de la Faculté des LLSH
Sylvie
Jouanny, professeur de littérature du XXe siècle
Jean-Marc
Leblanc, maître de conférences en sciences du langage
LAURÉATS DES CONCOURS :
► Textes lauréats des concours d’écriture, de poésie et quizz-démo lexicométrie :
Concours d’écriture: 1er prix: Lucie Aldobandi, 2ème prix: Audrey Bassis, 3ème prix: Mélissa Choisy.
Concours de poésie: 1er prix: Julien Tribotte, 2ème prix: Sébastien Mion, 3ème prix ex-aequo: Lucile Payeton et Alexandre Bonneau.
Concours quizz-démo lexicométrie: Cyrille Maboa et Aboubacri N’gaidé.
> télécharger le recueil [PDF - 3 Mo]
► Photographies primées par le concours « les visages de la ville » :
Prix du jury, Romain Filhol avec Les yeux de la ville
Prix du public, Sophie Blanchard avec Touches de couleur